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13 mars 2014 | Québec
Maintenant que les générations du baby-boom (1946-1966) commencent à quitter le groupe des 20 à 64 ans pour entrer de plein fouet dans celui des 65 ans et plus, la structure de la population du Québec s’apprête à connaître une transformation profonde. Ils sont tout de même 2,4 millions à être nés entre 1946 et 1966! Le vieillissement de la population qui s’est amorcé il y a quelques années est en train de s’accentuer tant et si bien que la part des 65 ans et plus qui se situait à 16 % de la population québécoise en 2011 passera à 26 % en 2031.Le départ à la retraite de tous ces baby-boomers créera inévitablement un vide immense. Mais ce n’est pas tout; comme le taux de natalité a considérablement chuté depuis cinquante ans, le nombre croissant de retraités s’accompagne d’une baisse progressive de la population disponible à l’emploi qui devrait profondément marquer le développement économique du Québec d’ici 2030. À cet égard, le nombre de Québécois âgés de 15 à 64 ans a augmenté d’à peine 10 000 personnes en 2013, alors que ce chiffre était en moyenne de 39 000 au cours de la décennie 2000.
C’est dans ce contexte qu’Emploi Québec prévoit que d’ici 2021, plus d’un million de postes seront disponibles, uniquement en raison des départs à la retraite. En conséquence, 75 % des jeunes qui sont présentement sur les bancs d’école occuperont un emploi à la suite du départ d’un retraité. En ce sens, il s’agit d’une bonne nouvelle car la retraite progressive de 30% de la population signifie un plus grand nombre d’emplois disponibles. De plus, les baby-boomers sont tellement nombreux au Québec que même si certains d’entre eux continuent de travailler après l’âge de la retraite, il y a aura malgré tout un très grand nombre de débouchés pour les jeunes.
À ce stade-ci, il est cependant important de mentionner que même si les offres d’emplois risquent d’être plus nombreuses, ce se sont surtout les postes qualifiés et les secteurs de pointe (dont les technologies de l’information et des communications, l’administration et la comptabilité) qui connaîtront la plus forte croissance au cours des prochaines années. Comme trois postes sur quatre exigeront au minimum des qualifications de niveau professionnel, ceux qui n’auront pas de diplôme risquent de rater plusieurs occasions d’emploi.
Cela dit, tous ces départs à la retraite ne s’effectueront pas sans heurts. Avec un bassin réduit de travailleurs, il y aura probablement une intensification du travail ou alors certaines fonctions devront tout simplement être mises de côté. Les jeunes auront aussi l’énorme tâche de remplacer des personnes qui comptent plus de quarante ans d’expérience; ils devront donc acquérir une expérience valable relativement vite et étudier davantage. Pour limiter les dégâts, il se pourrait même que les employeurs qui avaient en place des programmes pour inciter les travailleurs à prendre leur retraite plus tôt soient forcés de les remplacer par des programmes les incitant à rester plus longtemps au sein de l’entreprise ou de l’organisation.
Le secteur de la santé, de son côté, fera face à un défi énorme : en plus des nouveaux emplois qui devront être créés (pour faire face notamment au vieillissement de la population), il faudra remplacer les dizaines de milliers de personnes qui prendront leur retraite!
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